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Safety Strategies: Gender, Space, and the City

(Le français suit)

Safety Strategies is a collaborative drawing project by Montreal-based artists, Caroline Alexander and Cynthia Hammond. In spring 2016 Alexander approached Hammond with the idea to use drawing as a means to explore and represent gendered experiences of urban risk and safety. In autumn 2016, Alexander and Hammond led public workshops at gallery Studio XX and Concordia University in which they introduced “memory mapping” to 35 participants. Drawing is a powerful way of translating embodied spatial knowledge into a visual form. Mapping memories situates the individual’s personal experience within the shared spatial realm of the city. This technique, which requires no prior drawing experience, results in exquisitely unique, biographical drawings that preserve the privacy of their makers, yet illuminate the subjective aspects of public space.

At the outset of the workshops, we informed participants of our goal: to create a public exhibition of drawings and written reflections on urban safety from the perspective of women, self-identified women, trans individuals, members of the LGBTQ community, and women with limited mobility. Participants could choose whether to contribute their drawings and reflections to the exhibition, or take them home, and could make this choice at any stage of the process. They could also choose their degree of anonymity. Participants were then invited to draw a map in response to the question, What are your personal strategies for feeling safe in the city?

The resulting maps show how the search for safety is an ongoing characteristic of women’s daily movements through public space towards work, school, and home. The participants’ drawings are full of pools of darkness to be avoided, as well as trees and greenery that are beautiful in daylight but compromise visibility at night. Staring eyes, long detours, and difficult choices can be found in many of these drawings, while age, class, and race emerge alongside gender as fundamental to the individual’s sense of safety, or lack thereof. Our collaborators’ written reflections express the proximity of ordinary daily experience and extraordinary risk. Tricia writes, “this map represents a decision that I and my daughters must make every day.” Laura asserts, “I do not mean to imply that safety is a choice. When your safety is compromised you do not have a choice in the matter.” Another participant mapped her route home with a line of writing, simply repeating, “run, run, run, run, run, run …”.

If the gendered dangers of the urban built environment are material and undeniable, then women’s complex negotiations of this environment comprise an under-explored territory. The drawings and reflections on view in this exhibition thus contribute to the larger feminist project of making gendered urban experience visible, that is, something that can be shared, discussed, and understood as fundamental to the design of more equitable, inclusive, and safe cities.

ACKNOWLEDGEMENTS

Studio XX exhibited Safety Strategies from February 11-25, 2017, as part of the gallery’s 2016-17 programming on the theme of “Public Space”. We are grateful to Erandy Vergara Vargas for her support of this exhibition. We also thank Concordia University’s Digital Image and Slide Collection, the Institute for Urban Futures, and the Laboratoire d’Étude de l’Architecture Potentielle (LEAP), for making this project possible. We also want to acknowledge artist Marlene Creates for inspiring this project through her own work with memory maps. Finally, we express our deep appreciation to all our collaborators and participants.

Stratégies de sécurité: espace, identité et ville

Stratégies de sécurité est un projet collaboratif conçu par deux artistes montréalaises, Caroline Alexander et Cynthia Hammond. Au printemps 2016, Alexander a contacté Hammond pour lui présenter son projet : utiliser le dessin pour explorer et représenter diverses expériences urbaines liées à la question identitaire et portant sur des enjeux de sécurité. À partir de cette idée et au courant de l’automne 2016, Caroline Alexander et Cynthia Hammond ont organisé des ateliers au Studio XX et à l’Université Concordia, durant lesquels l’idée de « cartographier la mémoire » a été présentée à plus de 35 participantes. L’acte de cartographier la mémoire permet de situer l’expérience personnelle d’un individu dans un espace spécifique de la ville, et le dessin est un moyen efficace et puissant pour traduire sous une forme visuelle ces perceptions spatiales. Le processus produit des dessins biographiques uniques qui éclairent certains aspects spécifiques de l’espace public, tout en préservant la vie privée des créateurs.

Au début des ateliers, les organisatrices ont informé les participantes que le but ultime de ces rencontres était de créer une exposition de dessins et d’écrits autour du point de vue des femmes, des personnes qui se voient comme telles, des transgenres, des membres de la communauté LGBTQ et des femmes à mobilité réduite. Tout au long du processus, les participantes pouvaient choisir d’y contribuer en acceptant d’exposer leurs dessins et le résultat de leurs réflexions, ainsi que le degré d’anonymat à privilégier pour leur production. Les participantes ont donc été invitées à dessiner une carte mémorielle en lien avec la question : Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour vous sentir en sécurité dans la ville?

Les cartes mémorielles démontrent combien la recherche de la sécurité dans l’espace public est devenue une constante pour les femmes, lors de leurs déplacements quotidiens vers le travail, l’école ou la maison. Les dessins des participantes comportent de larges zones d’ombre à éviter, ainsi que des arbres et de la verdure : magnifiques en plein jour, mais nuisibles la nuit venue. Le regard scrutateur, les longs détours et la difficulté des choix à faire se retrouvent dans plusieurs des dessins, tandis que l’âge, la classe et la race, qui émergent parallèlement à l’aspect identitaire, deviennent des éléments fondamentaux pour l’individu face au sentiment de sécurité ou de danger. Les réflexions des participantes exprimées par écrit soulignent les similarités entre une expérience quotidienne ordinaire ou extraordinaire. Tricia écrit : «  cette carte dépeint une décision que mes filles et moi devons prendre chaque jour ». Laura affirme: « Je ne veux pas dire que la sécurité est un choix. Lorsque votre sécurité est compromise, vous n’avez pas le choix. » Une autre participante a représenté l’itinéraire qu’elle suit pour retourner à la maison par une répétition de traits : « courir, courir, courir, courir, courir, courir … ».

Si les dangers liés à l’aspect identitaire dans un environnement urbain bâti sont matériels et indéniables, la complexité des relations qu’entretiennent les femmes avec cet environnement constitue dans ce sens un territoire de réflexions sous-exploré. Les dessins et les textes présentés dans cette exposition contribuent ainsi au projet féministe plus vaste de rendre l’expérience urbaine identitaire visible ; c’est-à-dire de pouvoir partager, discuter et appréhender certains éléments fondamentaux afin de rendre la conception des villes plus équitable, inclusive et sécuritaire.

REMERCIEMENTS

Les deux artistes remercient Studio XX d’avoir inclus le projet Stratégies de sécurité dans la programmation 2016-2017 de la galerie, sur le thème de « l’espace public » (l’exposition a pris place du 11 jusqu’au 25 février 2017). Nous remercions également le Digital Image and Slide Collection (DISC) de l’Université Concordia, ainsi que l’Institute for Urban Futures et le Laboratoire d’Étude de l’Architecture Potentielle (LEAP) pour leur soutien. Nous sommes particulièrement reconnaissantes à l’égard de l’artiste Marlene Creates pour avoir inspiré ce projet à travers son propre travail sur les cartes mémorielles. Enfin, nous souhaitons exprimer notre plus profonde gratitude à tous nos collaboratrices et participantes au projet.

(traduction : Isabelle Pichet)